La composition épisode 3

Ce troisième épisode terminera ce sujet avec encore des « règles » ainsi que des conseils pour s’en passer.

Le minimalisme. Faire compliqué et simple à la fois. Simple parce que minimaliste, mais compliqué pour réussir une photo qui a de l’impact, qui est captivante et pas ennuyeuse.

Minimaliste
Rouge

La position du sujet dans le cadre. Pour dynamiser une photographie, il faut quelques fois lui donner de l’air, ne pas l’étouffer. Par exemple lorsque votre sujet principal est un personnage ou un animal, placez-le à gauche sur la ligne de force, de préférence de ¾ profil, regard dirigé vers la droite et sans rien d’autre dans le cadre. Surtout ne mettez pas ce sujet bord-cadre. Son regard buterait sur le bord alors qu’il lui faut de l’espace pour être lisible et donner à la photo toute sa force. Sans rien d’autre ai-je écrit. Mais ce peut être une couleur douce, un motif non agressif, une répétition de lignes. Dans ce cas, l’image aura moins de force, mais gagnera en compréhension, elle donnera du sens au lecteur sur la situation cadrée. C’est aussi typiquement ce qu’il faut faire lorsqu’on photographie le mouvement. Il faut laisser de l’espace devant le sujet, dans le sens du mouvement. Le déplacement d’un véhicule par exemple comme la photo ci-contre

206cc beltoise

L’impair. Des études ont montré qu’une composition intégrant un nombre impair de sujets était plus agréable. Trois personnages (cinq, sept…) trois fleurs, trois fruits…

Carpaccio ananas
Pomme reinette

Isoler le sujet. Il ne s’agit pas ici de l’espace devant lui, mais de ce qu’il y a tout près. Ceci afin d’éviter des « parasites » qui vont distraire l’œil et gêner la lecture de l’image. Ce thème recoupe celui de la profondeur de champ qui est un élément pour isoler le sujet. Mais pas seulement. Une poubelle, un poteau, un véhicule, une personne se trouvant à côté ou derrière enverra votre image à la poubelle. Suivant leur proximité, la profondeur de champ (PdC) n’y changera rien, même si vous utilisez un objectif lumineux qui ouvre à f/1,8, mais attention au flou. Il n’y a pas de solution miracle, si la PdC n’y peut rien, rapprochez-vous du sujet, sans toutefois centrer votre cadrage. Si rien ne fonctionne, ne prenez pas la photo !

Cay3767 1

Les couleurs. Mélanger des couleurs chaudes et des couleurs froides. Donner un écho à des couleurs identiques, photo ci-contre.

Helice

Et ce n’est pas terminé. Beaucoup d’autres éléments améliorent une photo ou étonnent. Pour ne pas alourdir ce billet, je cite quelques idées que vous pouvez vous donner comme exercice.

  • Les ombres
  • Le brouillard ou la brume
  • Le clair-obscur
  • L’instant décisif
  • Le low key
  • Le high key
  • Les couleurs complémentaires
  • Le contre-jour
  • Le Noir & Blanc
  • La perspective
  • La profondeur de l’image
  • Les différents plans de l’image
  • La photo d’architecture
  • La photographie culinaire et la composition en triangle
  • Etc.
Gaspacho pasteque
Explosion
Architecture Lisbonne

Conclusion. Les « règles » de composition, je n’aime vraiment pas ce mot, ne sont que des pistes pour améliorer vos photographies. Elles sont un bon point de départ. Elles sont efficaces, mais présentent un danger ; l’habitude. À trop les employer, vos photos se ressembleront et deviendront ennuyeuses.

Le mot règle est compréhensible, mais rigide. Il laisse entendre que sans ces règles il n’y a pas de salut. Ce serait oublier que la photographie, si elle est technique, c’est surtout un art. Et à ce titre tout est permis.

Je suis cependant optimiste, vous testerez, vous adopterez ou pas, vous mélangerez, vous oublierez, vous inventerez, vous y reviendrez… Et finalement vous aurez forgé votre regard et trouvé, je l’espère, votre propre style. Paris ne s’est pas fait en un jour, prenez votre temps, la photographie est aussi une école de patience.

Le Dalaï-Lama, sage parmi les sages, dit lui-même « apprenez les règles pour savoir comment les transgresser correctement ».