La lumière

Écrire avec la lumière, tel est le rôle de la photographie. Pour réaliser une bonne image, il faut donc de la lumière. C’est encore plus vrai dans le monde de la macro, car plus le grandissement est élevé, moins il y a de lumière pour inscrire notre objet sur le capteur. Par ailleurs, et je vous conseille de lire le billet sur la profondeur de champ si vous ne l’avez pas déjà fait, plus le grandissement est élevé, moins il y a de profondeur de champ (moins d’un millimètre à quelques millimètres). Il faut alors fermer le diaphragme  pour augmenter celle-ci. Et, par voie de conséquence, diminuer encore la lumière. Cercle vicieux qui a heureusement pour nous des solutions.

Nous aurons donc plusieurs éléments à régler en macro photo. Il faudra faire des choix.

  • Utiliser une grande ouverture et avoir une petite zone de netteté
  • Utiliser une petite ouverture, gagner en netteté, mais perdre de la lumière
  • Augmenter le temps de pose, ce qui permettra à plus de lumière d’arriver sur le capteur. Possible si le sujet est statique, plus délicat à maîtriser si le sujet bouge. À ce propos, je n’approuve pas la photographie de sujets morts, « drogués » ou passés au frigo. Sauf bien entendu pour certaines photographies éducatives et illustrations scientifiques. Et encore ! Le mieux est d’utiliser la nature. Les heures matinales sont les meilleures, car les sujets remuants sont engourdis et se laissent plus facilement approcher.
  • Avec les appareils modernes, on peut aussi augmenter la sensibilité « ISO » sans toutefois exagérer, car plus les ISO sont élevés, plus les fins détails disparaissent, ce qui est contraire au but recherché. Ici, pas de conseil, car chaque appareil et chaque marque ont une valeur ISO maximale utilisable différente. Par exemple 3200 ISO. Seule votre expérience (ou des tests dans les revues spécialisées) peut vous aider (et pour ça, le numérique est un avantage).
  • Une autre solution est d’augmenter la lumière en utilisant un éclairage artificiel. Que ce soit en lumière continue ou en lumière brève délivrée par un flash. La lumière continue ayant pour avantage de permettre de mieux voir pour cadrer le sujet. Son inconvénient étant la chaleur dégagée, qui peut être mortelle pour le sujet. Il existe maintenant des lumières continues à base de diodes qui chauffent beaucoup moins pour le bien-être de nos chers insectes et même pour les fleurs. Les flashes sont puissants et apportent la lumière nécessaire à nos soucis d’éclairement. De plus, des flashes spéciaux pour macro permettent de bien diriger la lumière où on le souhaite. Ils peuvent être accompagnés d’une lumière continue pour l’aide au cadrage et à la mise au point.
  • En marge de la macro elle-même, c’est comme toujours en photographie, il faut composer sa photographie, choisir le fond et soigner son cadrage. Vous verrez ainsi que souvent, vous cadrerez plus large que le rapport 1:1 pour avoir une belle image. Finalement, les très gros plans seront réservés à des photos plus techniques ou graphiques.
  • Pour finir, n’oubliez pas de peaufiner votre mise au point sur ce que vous voulez montrer, le flou sur le reste peut aider à la compréhension et surtout il participe à la beauté de la photographie finale.
  • À conserver en mémoire, ces conseils qui sont de réelles aides à la réussite :
    • Utilisez le mode de mise au point manuel plutôt que l’autofocus,
    • Utilisez le mode d’exposition manuel qui vous permettra une entière autonomie pour le choix du diaphragme et de la vitesse,
    • Investir dans un pied stable,
    • Et, si possible, acquérir un rail micrométrique.

Vous comprendrez, à ce stade, que si la macrophotographie peut être réalisée avec un téléphone mobile ou un appareil photo compact, l'idéal pour bien maîtriser le sujet et d'utiliser un appareil reflex à objectifs interchangeables.